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Éthiopie: dans les relations avec le Tigré, des avancées et des chantiers en suspens

Rebâtir la confiance : tel était l’objectif premier de la première visite, lundi 26 décembre, d’une délégation du gouvernement éthiopien dans la capitale de la région du Tigré. Le rapprochement progresse avec notamment la reprise des vols d’Ethiopian Airlines vers Mekele. Il reste maintenant à mettre en œuvre les promesses encore non tenues de l’accord de paix de Pretoria.

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La délégation envoyée dans la capitale du Tigré lundi comptait notamment le conseiller du Premier ministre à la sécurité nationale, mais aussi plusieurs ministres et le directeur de l’agence en charge des infrastructures routières et les PDG des compagnies publiques Ethiopian Airlines, Ethio Telecom et Banque commerciale d’Éthiopie.

Les ministres éthiopiens en visite ont laissé sur place des équipes techniques. Car si la quasi-totalité du Tigré a d’ores et déjà été connecté au réseau électrique national, ce qui reste à faire n’est vraiment pas négligeable. La restauration des télécommunications est un exemple. La société Ethio Telecom a annoncé que 27 villes du Tigré avaient déjà été raccordées au réseau téléphonique. Le raccordement se fera dans les jours qui viennent le long de six routes distinctes, selon sa PDG.

Pour ce qui est des vols intérieurs, l’aéroport de Shire est opérationnel, selon le PDG d’Ethiopian Airlines. Et les vols réguliers Addis-Abeba – Mekele doivent reprendre mercredi 28 décembre, ainsi qu’à destination d’Axoum, « bientôt », a-t-il dit. Enfin, selon la direction de la Banque commerciale d’Éthiopie, des « audits » sont en cours pour la restauration des services bancaires, qui n’ont été rétablis que dans certaines villes de la région, mais pas dans la capitale.

L’agenda incertain du dépôt des armes

Le point de crispation principal reste la question militaire, selon un agenda qui n’est pas clair. Dix jours après Pretoria, il avait fallu un nouveau round de pourparlers entre chefs militaires pour élaborer une feuille de route sur la question. L’article 2 de cette feuille de route détaillait un calendrier, donnant une semaine aux chefs tigréens pour informer leurs troupes, puis quatre jours pour leur désengagement de la ligne de front. Les autorités d’Addis-Abeba devaient ensuite y « assumer les responsabilités fédérales », notamment par la restauration des services de base.

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Le 5 décembre, l’état-major tigréen indiquait s’être retiré de 65 % de ses positions offensives.

Mais l’avant-dernier alinéa de cet article 2 pose problème aujourd’hui. « Le désarmement des armes lourdes, dit celui-ci, doit se faire concurremment au retrait des forces étrangères et non-fédérales de la région » : sous-entendu, l’armée érythréenne et les forces paramilitaires amharas.

La décision sur le départ des forces érythréennes aux mains d’Addis-Abeba

Or les Érythréens et les Amharas sont toujours là. Pourtant mardi, le principal négociateur éthiopien Redwan Hussein, également conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre Abiy Ahmed, a que « la remise des armes lourdes » et la reprise de contrôle du Tigré par l’armée fédérale devaient théoriquement être effectives « d’ici jeudi » prochain, le 29 décembre.

Mais le président du Tigré Debretsion Ghebremichael avait dit lundi qu’il ne voulait pas d’une « demi-paix », où une moitié du Tigré serait en paix et l’autre « massacrée et envahie ».

Quant à l’Érythrée, elle a déjà dit que son armée était engagée à la demande d’Addis-Abeba et que donc seule l’Éthiopie pouvait lui demander de partir.

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